LA CHOUETTE AUX YEUX D’OR
LA CHOUETTE AUX YEUX D’OR.
C’est la chouette d’Athéna ou Athena Noctua, qui incarna la sagesse dans la Grèce antique et qui au Moyen Age a souvent été clouée sur les portes de grange par ignorance et superstition.
Cette petite chouette de 20 cm environs a beaucoup de mal aujourd’hui à trouver un milieu favorable à sa survie.
Les élèves de deux classes de l’école des Bosquets de Sainte Croix en Plaine se proposent de l’aider en participant à la pose de nichoirs.
D’abord, ils se sont documentés sur son habitat, son mode de vie, sa nourriture, les dangers qui la menacent et les causes de sa disparition. Ils ont fait des exposés très intéressants (à consulter ci-joint 1 2).
Ils se sont familiarisés avec cette jolie petite chouette en décorant leur classe avec des dessins, des découpages et des collages.
Notre association est alors intervenue une après-midi dans chaque classe.
Ariste leur a d’abord présenté le nichoir que APILL installera dans un verger de la commune.
Ce nichoir présente une entrée étroite et une chicane pour éviter que des prédateurs puissent y entrer.
Nous leur avons aussi parlé des pelotes de réjection, ces boules que les oiseaux, rapaces ou autres, recrachent après la digestion des éléments utiles à leur nutriment.
Ensuite, la classe a été divisée en trois groupes :
Le premier, avec Arthur a disséqué des pelotes de réjection (de hibou moyen duc car celles de la chevêche sont difficiles à trouver) en séparant les éléments à jeter de ceux à conserver.
Puis ils ont examiné ceux-ci à la loupe binoculaire pour les identifier et les nommer à l’aide de documents. Ils ont ensuite collé les éléments triés par catégorie sur une feuille noire :
-des crânes de musaraignes dont la mâchoire comporte 32 dents car ce sont des insectivores
-des crânes de campagnols qui n’ont que molaires et incisives car ce sont des rongeurs
- des tibias, omoplates ceintures pelviennes…
Ils ont ainsi pu faire un bilan de la nourriture concernant une pelote de réjection du hibou moyen duc (par exemple : 4 campagnols et une musaraigne) et en déduire, à raison de 2 réjections par nuit la quantité de rongeurs avalés chaque nuit.
Sans compter les insectes, vers et autres. D’où leur utilité pour éviter les pesticides et autres poisons.
Ariste a proposé un atelier PLUMES.
Ayant à disposition de nombreuses plumes, des posters d’oiseaux et des livres, chaque enfant a choisi une plume et avec l’aide du groupe a essayé de trouver à quel oiseau elle appartenait.
Ils ont observé la structure d’une plume: le tube (ou calamus) porte 2 vexilles formées de barbes munies de barbules avec ou sans crochets (ou barbicelles qui assurent la cohésion et la souplesse des vexilles).
La toilette à laquelle les oiseaux consacrent du temps sert à remettre en place les crochets, à éliminer les parasites et à imperméabiliser le plumage.
Le plumage des oiseaux est composé de nombreuses plumes : le moineau en a 1400, le cygne 25000
Il comporte des plumes différentes dans leur forme et leur fonction.
Les rémiges des ailes pour voler, les rectrices de la queue comme gouvernail, les plumes de couverture pour la protection du corps.
Il y a des plumes spécifiques à certaines espèces, par exemple :
-Les rémiges des grands rapaces ont une forme adaptée au vol plané.
-Les plumes du corps et des pattes des rapaces nocturnes permettent un vol silencieux.
-les rectrices de la queue des grimpeurs (comme les pics) servent d’appui, celles des mésanges à longue queue font office de balancier.
La couleur des plumes est un moyen de reconnaissance des oiseaux entre eux. En période nuptiale, le mâle prend des couleurs plus vives pour attirer les femelles alors qu’elles restent plus discrètes pour se confondre dans leur environnement.
Elle est un moyen de camouflage pour les rapaces nocturnes qui sont à peine visibles dans les arbres sur lesquels ils dorment le jour.
Elle est aussi le moyen de repérage lors des vols migratoires de nuit : le « miroir » composé de plumes colorées et réfléchissantes au bas des ailes favorise le contact du groupe.
L’identification des oiseaux est facilitée par la couleur et la taille des plumes :
blanc pour l’aigrette ou le cygne, gris cendré pour le héron, bleu vert brillant pour la pie, plumes bleues du geai des chênes etc.
Pour les petits oiseaux de couleur moins vive, la détermination est plus difficile.
Faire collection de plumes est une bonne approche de la connaissance des oiseaux.
L’examen de plumes découvertes laisse deviner si l’oiseau a été tué par un rapace (le tube est intact) ou par un mammifère carnivore (le tube est écrasé et déchiré par les dents).
On peut trouver des plumes n’importe où mais les endroits les plus riches sont les lieux des rassemblement des migrateurs,et la saison la plus favorable , celles des mues de printemps.
Mais, quel que soit l’endroit où vous avez trouvé les plumes n’oubliez pas de vous laver les mains.
Illustration « Plumes des oiseaux d’Europe » de Einhard BEDEL
Avec Heidi, le groupe a précisé les caractéristiques des rapaces : bec crochu, serres acérées, nourriture principalement carnée et ont cherché les différences entre les rapaces nocturnes et diurnes.
Pour les nocturnes la face ronde avec de grands yeux tournés vers l’avant et le bec peu proéminent, la vue adaptée pour voir la moindre lueur, l’ouie très fine, des plumes de la face sensibles aux vibrations, un vol silencieux, la possibilité de tourner la tête presque à l’envers et une faculté à se confondre avec l’arbre sur lequel ils passent le jour à dormir.
Pour les diurnes un profil anguleux prolongé par le bec très puissant, les yeux de part et d’autre de la tête, une vue perçante, un vol rapide pouvant atteindre des vitesses prodigieuses en plongeant sur leur proie.
Des photos leur ont appris à reconnaître des rapaces qui vivent dans notre région.
Des nocturnes :
-les chouettes chevêche, hulotte, effraie des clochers (appelée aussi dame blanche),
-le hibou moyen duc (avec ses aigrettes)
Des diurnes
-la buse variable qu’on voit perchée le long des routes
- le faucon crécerelle qui fait du sur-place
-l’épervier qui vole très vite à la poursuite d’oiseaux.
Ils ont vu aussi des rapaces vivant ailleurs comme l’aigle, la chouette harfang des neiges et le vautour qui ne tue pas ses proies mais nettoie la nature.
Puis nous nous sommes posé la question de ce qui allait se passer dans le nichoir.
Le mâle va appeler sa femelle, et après l’accouplement, elle va pondre 3 ou 4 œufs.
Elle va couver pendant 28 jours, la chaleur de son abdomen étant augmentée par la perte de ses plumes sur la tache incubatoire. Pendant ce temps elle sera nourrie par le mâle et ne sortira que quelques minutes le soir pour faire sa toilette.
Le petit percera la coquille avec le diamant au bout de son bec. Le mâle et la femelle les nourrissent.
Au bout d’une quinzaine de jours, les petits quittent le nid sans savoir voler. Perchés sur une branche ou blottis dans l’herbe ils réclament à manger. C’est une période dangereuse pour eux car les prédateurs sont partout : martes, buses, renards.
Quelques jours plus tard, ils s’envolent.
Entre Temps, ils auront été bagués par un membre de la LPO et nous pourrons peut-être avoir de leurs nouvelles.
Ainsi une chouette née en Allemagne a été trouvée nichant à Holtzwihr au printemps suivant.
Et c’est jeudi 10 Février, par une belle après-midi ensoleillée que le premier nichoir a été installé.
Les élèves de la classe de Brigitte Descourvières, accompagnés par Maggy et les journalistes de DNA et L’ALSACE ainsi qu’Arthur et Heidi se sont rendus sur le site près de la salle AURORE.
Là, ils ont rejoint Ariste et deux amis ornithologues de l’APPECWH, Claude et André, équipés d’une grande échelle, de fil de fer et de copeaux destinés à tapisser le fond du nichoir.
Ils leur ont d’abord parlé de leurs expériences : des nichoirs squattés par des étourneaux ou des guêpes qui rongent le bois du nichoir pour en faire leurs alvéoles.
Ils ont surtout parlé de la réussite de couvées de chouettes chevêche dont les petits, à 3 semaines ont déjà des pattes comme les adultes et peuvent être bagués.
Pendant que Claude opérait dans le noyer en haut de l’échelle, les enfants ont repéré les galeries des campagnols sous l’herbe d’hiver.
Et après la découverte d’une magnifique pelote de réjection pleine d’ossements, ils se sont tous mis en quête de trouvailles.
La récolte d’une dizaine de pelotes (sans doute de hibou moyen-duc ou de chouette effraie) nous laisse supposer que le couple d’ATHENA NOCTUA qui aura la bonne idée de s’installer là ne manquera pas de nourriture pour ses petits.
On pourra aller discrètement voir de loin si le nichoir est habité mais soyons très prudent pour ne pas les effaroucher. Notre but est de les aider, pas de les déranger.
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