APILL - Association de Protection des Berges de l'

APILL - Association de Protection des Berges de l'

Déchetterie de Horbourg-Wihr, centre de marques, percée des Nénuphars...

 

Le "coup de gueule" du président d’Apill

Par  Nicolas Roquejeoffre DNA du 23/09/2011

Percée des Nénuphars, projet d’implantation d’un centre de marques à Sainte-Croix-en-Plaine, extension de la déchettetie à Horbourg-Wihr... les dossiers sur lesquels planche l’association de protection des berges de l’Ill (Apill) ne manquent pas. Elu en janvier dernier président, Daniel Reininger les lie tous pour dénoncer une forme de gouvernance qu’il veut combattre. « Cela fait 17 ans que nous luttons et on a l’impression qu’on n’avance pas. Nos modèles de développement ont échoué et il faudrait aujourd’hui tendre vers un mode différent de développement raisonné et raisonnable ».

Pourtant, estime-t-il, le « retour à des féodalités » et la « concentration du pouvoir aux mains de quelques-uns » contribuent à casser cette nécessaire marche en avant vers une plus grande protection de notre environnement. Cette vision à court terme de certains élus, « qui confondent intérêt général et somme des intérêts particuliers », il l’illustre justement avec ces dossiers en cours dans l’agglomération colmarienne.

 

Ainsi, Daniel Reininger ne comprend pas l’acharnement de la communauté d’agglomération de Colmar (CAC) à vouloir agrandir la déchetterie de Horbourg-Wihr (un permis de construire est en cours d’instruction). Une décision « incohérente » au vue de certains documents de référence. Il cite par exemple le Dicrim, (document d’information communal sur les risques majeurs) réalisé justement par la CAC qui rappelle l’existence de deux digues à Horbourg-Wihr, dont une sur la rive gauche qui fait office de digue fusible. En cas de rupture de ce côté, seuls des espaces naturels seraient touchés. Dans ce même document, il est précisé que « la meilleure prévention consiste à préserver le champ d’inondation de tout aménagement ». Or, le futur centre de tri est justement situé dans cette zone.La CAC assure de son côté que la vulnérabilité du site a été prise en compte par la construction d’un quai permettant le stockage des eaux d’inondation.

Daniel Reininger va même plus loin dans son analyse. Le président d’Apill estime que deux déchetteries dans l’agglomération colmarienne suffisent « si l’on réfléchit mieux aux services à la personne ». Se félicitant, cette fois, de la politique de la CACen matière de collecte des bio-déchets (actuellement en expérimentation à Horbourg-Wihr et à l’est de Colmar), il pense qu’il faut aller plus loin. « Pourquoi ne pas imaginer un service de porte-à-porte pour les personnes à mobilité réduite ? Doivent-elles compter sur leurs voisins pour jeter leurs déchets ? »

Incohérence encore avec le dossier polémique du centre de marques prévu à Sainte-Croix-en-Plaine. « Nous sommes sur un modèle dépassé de développement économique ». Daniel Reininger cite cette fois le schéma de cohérence territoriale (SCoT) qui, dans son document d’orientations générales, constate qu’« au vu de l’équipement commercial présent, il n’apparaît pas nécessaire de créer de nouvelle aire à vocation strictement commerciale ». La phrase en question est d’ailleurs régulièrement citée par les opposants au projet porté par le groupe Concept et Distributions. « Ce type de document engage les collectivités sur 15 voire 20 ans et cela n’aurait aucun sens de le modifier dans la foulée » afin de faciliter l’implantation de ce centre.

Le président d’Apill dénonce enfin le « passage en force » du maire de Colmar dans le dossier de la percée des Nénuphars. Alors qu’une véritable bataille judiciaire oppose la mairie à l’association des habitants des quartiers sud et maraîchers de Colmar, les travaux se poursuivent. « L’objectif est de mettre la juridiction administrative au pied du mur. Quel juge va autoriser la remise en état de ce site alors que la municipalité aura déjà dépensé des centaines de milliers d’euros ? » Et pourtant, termine Daniel Reininger, c’est bien à l’Etat de jouer ce rôle d’arbitre. Or, de plus en plus, le milieu associatif incarne de plus en plus ce contre pouvoir. « Nous sommes force de proposition avec certaines communes, comme Andolsheim ou Sainte-Croix-en-Plaine. Mais il est vrai que l’on est infréquentable pour d’autres ».



25/09/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 161 autres membres